Les îles flottantes
du Lac Titicaca
Du côté péruvien du lac Titicaca, il n'existe pas d'îles comme l'Isla del Sol bolivienne. Pourtant des hommes vivent sur le lac. Ils se sont construit eux-même leurs îles, leurs bateaux et ont développé un mode de vie bien particulier. Mais comment ? !
 

Les maisons, les totoras ramassées et rangées en rouleau.

 

La base de la vie sur les îles flottantes repose sur le totora : le roseau qui pousse naturellement sur les rives et dans le lac. Grâce aux racines de totora qu'ils font sécher, ils peuvent construire leurs îles. Ils les recouvrent de roseaux : cela constitue un sol sur lequel il ne faut pas rester plus d'une demi heure au même endroit sous peine de voir l'eau atteindre vos pieds ! Ils utilisent le même matériau pour leurs maisons; elles ont une durée de vie d'un an. Ils fabriquent aussi leurs bateaux qui vivent environ 8 mois alors qu'il faut un mois entier pour en faire un. Les "maçons" ne s'arrêtent donc jamais de travailler puisque leur environnement et constructions ne sont qu'un éternel recommencement.

 

 
 
Dans leur maison, il n'y a pas de lit, mais des matelas en totora. C'est assez confortable !
Ils peuvent faire du feu à l'aide d'une cuisinière en argile qu'ils installent en creusant dans l'île pour être plus proche de l'eau (pour éviter tout incendie). Ils utilisent les queues de totora comme combustible. Ils peuvent ainsi faire cuire leur poisson (il en existe six sortes dans le lac) ou des oiseaux. Ils mangent aussi la partie blanche du totora (cela ressemble à un poireau, regardez la photo ci-dessous !) : c'est assez fade, mais pas mauvais. Pour l'eau, ils ont tout ce qu'il faut autour !

La cuisinière en céramique
 
 

Les queues de totora comestibles et les napes artisanales

 

Sur ces îles, on ne compte pas le nombre d'habitants mais le nombre de familles. Aujourd'hui, 80 habitent sur ces îles. Dans chacune il y a 4 à 8 personnes. Sur certaines îles il n'y a qu'une famille, sur la plus grande il y en a 35 !
Il existe 3 écoles sur les îles, mais l'université est sur la terre ferme à Puno. Les enfants vont à l'école en barque ou en collectivo-barque.
Beaucoup d'adultes vont travailler en ville et reviennent dormir sur les îles. Les autres vivent du tourisme et développent un artisanat : ils brodent des napes (photo ci-jointe) et tressent des roseaux en forme de bateau typique et vendent leur créations au touristes lors de leur visite de l'île.

 

 
La vie a un peu changé depuis quelques années avec le tourisme. Quelques îles (la moitié) se sont ouvertes aux touristes le matin. L'après-midi, la vie continue normalement. Cet afflux d'argent a donné envie à beaucoup de jeunes de partir étudier ou travailler à la ville voisine de Puno. Cela leur a aussi permi de s'équiper en panneaux solaires et d'avoir ainsi de l'électricité depuis 1997. Ils ont donc de la lumière électrique, ce qui est beaucoup moins dangereux dans ces îles hautement inflammables. Et l'on trouve même des maisons avec télé, qui sont malheureusement arrivées avant les réfrigérateurs...