L'insécurité au Guatemala

 

 

 

Quand on arrive au Guatemala, on est charmé par les paysages et la simplicité qui rythme la vie. Mais, au premier journal ouvert, on commence à se poser des questions. On vous annonce sur plusieurs pages que des autobus ont été attaqués. Bilan de la veille : 18 morts. Comme l'information est à la une, on peut se dire qu'il y a une vague de violence exceptionnelle. Mais, renseignements pris, les gens trouvent ça normal. Et pour cause ! En 12 jours dans ce pays, chaque journal annonçait des morts par balle dans les rues et des attaques gratuites.
Il n'est pas évident d'illustrer cette fiche car nous avons évité de sortir l'appareil photo dans les endroits qui nous semblaient dangereux.
 

Des policiers gardant une banque
Un policier ira jusqu'à justifier cela en disant qu'on a l'impressions que le Guatemala est pays violent car il est petit et que les informations y circulent rapidement. Mais, toutes les banques, supermarchés et magasins vendant des objets de valeur (bijouterie, pierres précieuses...) sont gardés par des hommes armés, qui n'ont pas vraiment l'air de rigoler (sauf sur la photo!!). Certains bus ne veulent pas accrocher nos gros sacs sur le toit car ils y sont visibles et deviennent cibles de convoitise. On ne peut pas partir en randonnée sans un garde armé car, selon les personnes des villages, on risque de se faire attaquer.
 
Puis, nous avons recueilli plusieurs témoignages de personnes s'étant fait voler tout leur argent et surtout d'une fille qui en ouvrant la porte de sa chambre d'hôtel a eu la mauvaise surprise de tomber nez à nez avec un homme qui a voulu entrer. A grands coups de machettes, la chambre a été dévastée et quelques affaires recouvertes de sang. Tout cela n'est pas vraiment rassurant...
Une autre forme de vol est plus institutionnel. Nous ne l'avons pas vue. Il s'agit du manque de justice qui est très peu accessible. Beaucoup de gens en savent pas lire (42% de la population est analphabète) et ne peuvent se payer les services d'un avocat. Il est alors très difficile de se battre contre les arnaques quotidiennes : problèmes de propriété, remboursements de prêts à la consommation...
 
Il est aujourd'hui impossible de passer au Guatemala en fermant les yeux devant ce climat de violence et d'insécurité quotidiennes. Mais comment cela pourra-t-il changer dans ce pays où la très grande majorité de la population est sans ressource?