La région de Potosi
 
Avant l'arrivée des Espagnols dans la région en 1533 et la découverte de la mine en 1544, Potosi était un petit village, peu peuplé, perché à 4000 mètres d'altitude, dans un climat assez hostile à l'homme.
Son histoire commence donc en 1544 quand un berger indien découvre de l'argent sur la colline. A partir de ce moment là, les Espagnols exploitent cette mine. Ceci signifie qu'ils font venir des millions d'esclaves pour extraire le précieux métal de la montagne la plus riche du monde.

La fameuse colline
 
 
Nous n'avons pas de photo de l'argent extrait à Potosi car tout est exporté en Europe ou aux Etats-Unis et il ne reste rien dans la ville.

Ils déplacent des Indiens qui vivaient en Argentine, au Chili, au Pérou et dans les autres régions de la Bolivie actuelle. Toute la nouvelle Espagne est tournée vers Potosi qui devient la capitale économique de la région. Pour gérer la production, on créé la ville de "La Plata" ("argent" en espagnol), aujourd'hui Sucre, qui devient la capitale administrative.

Mais, la mine est consommatrice d'hommes et les Espagnols manquent de main d'oeuvre pour exploiter à plein cette colline. Ils font donc venir des esclaves Noirs d'Afrique. La ville compte alors, au début des années 1600, 160 000 personnes. C'est la plus grande, plus haute et plus riche ville du monde entier.

 
 

L'argent qui sort de la mine est envoyé vers l'Espagne par le Rio de la Plata (fleuve qui descend vers Buenos Aires et l'Océan Atlantique) ou par les côtes Pacifiques chiliennes. Mais l'argent extrait permet aussi de construire plus de 80 églises, des maisons somptueuses, de faire des bijoux... La légende dit que, à l'époque, même les fers de chevaux étaient en argent ! Les pièces de monnaie sont directement frappées ici et s'appellent des Potosi.

Quoi qu'il en soit Potosi devient une ville d'enfer pour les esclaves de la mine et une ville de plaisir et d'excès pour les propriétaires. Elle connaît son apogée au XVI et XVIIème siècle.


L'hôtel des monnaies où étaient frappées les pièces
 
 

Une dame qui vend ses oignons dans la rue
Puis, la mine commence petit à petit à s'épuiser. Il devient plus difficile de trouver de l'argent. Mais, avec une main d'oeuvre gratuite, elle continue à être rentable. Cette situation dure jusqu'au début du XIXème siècle. A partir de 1809, la lutte pour l'indépendance commence et l'Espagne veut se battre pour conserver la mine. Les églises et toutes les richesses sont pillées et envoyées vers l'Espagne. La population tombe à seulement 10 000 habitants. Il faut dire que 8 millions d'esclaves sont morts sur cette colline en 280 ans.
Après l'indépendance en 1825, les mines sont détenues par des Espagnols et des Anglais qui continuent à exploiter les Indiens pour des salaires de misère. Vers 1850, le cours (prix) de l'argent s'effondre : la ville s'appauvrit du même coup. Ce n'est plus la riche Potosi.
 
 

La ville est maintenant peuplée de pauvres mineurs. Ils continuent à travailler comme leurs ancêtres pour un petit salaire. Il n'y a plus que 10 000 personnes qui y travaillent pour une population de 120 000 habitants. Au XXème siècle, la ville n'est que l'ombre d'elle-même. Il n'y a plus autant d'emploi et les nouvelles générations ne veulent plus aller à la mine.

Mais, grâce à l'UNESCO qui l'inscrit au patrimoine mondial de l'humanité en 1987, Potosi connaît un nouveau souffle. Les touristes viennent admirer l'architecture coloniale et prendre connaissance de la tragédie qu'a connue cette ville, aujourd'hui très pauvre.


La richesse architecturale de la ville