Le Nord Argentin


 

FRANCE

MEXIQUE

GUATEMALA

BRESIL

ARGENTINE
Buenos Aires

La patagonie (sud)
La Patagonie (lacs)

CHILI
La Terre de Feu

L'île de Chiloé
Santiago

18 avril : Mendoza

Nous passons pour la troisième fois la frontière Chili-Argentine. Mais cette fois-ci de nuit, vers 1 heure du matin... Nous pouvons admirer un ciel étoilé magnifique et les sommets andins éclairés par la lune. Nous nous laissons bercer par les lacets de la Cordillère pour la suite des quelques 400 km de trajet... Après avoir attendu deux heures le lever du soleil (et des compagnies de bus pour acheter nos futurs billets... à suivre), nous visitons Mendoza et toutes ses petites places. C'est une ville charmante même si ses places sont un peu froides (car trop grandes). Des mosaïques à l'espagnole y illustrent les étapes de la colonisation.





BOLIVIE
Sucre,
La Paz

PEROU

EQUATEUR?

 

Nous déjeunons dans le superbe parc de la ville. Il est immense (500 hectares) et ressemble à un véritable complexe sportif avec tous ses cyclistes, coureurs, rameurs et passants. Le parc est magnifique : on y croise des jardins anglais, des allées de platanes, de palmiers, un lac interminable... Mais tout ceci n'est pas naturel. C'est le fruit du travail de l'homme, qui a planté au 19ème des variétés d'arbres et de plantes du monde entier. Normalement, la région de Mendoza est aride et sa végétation peu verdoyante. Nous avons pu le constater en montant sur la colline d'ou l'on peut observer des étendues de plaines désertiques et de montagnes qui prennent le relais au-delà de la ville et de ses banlieues.
Après avoir espéré toute la journée qu'un bus soit ajouté (car tout était complet pour le jour même...), nous nous résignons à partir en stop. Nous atteignons San Juan (180 km en 3 heures : vive les camions qui n'avancent pas !) et trouvons un bus de nuit (enfin !!) pour la Rioja à 400 km au Nord. Avec un départ à 23h55, l'attente est rude et nos paupières lourdes malgré nos 7 heures de sommeil lors de nos 2 dernières nuits. Mais nous tenons bon et armées de nos supers coussins de cou gonflables et de notre duvet, nous savourons ces 5 heures de sommeil dans ce bus tellement confortable...

Plaine autour de Mendoza

19 avril : "La ruta 38 con dedo" (en stop...)

La Rioja - 6 heures du matin - nouvelle station de bus - toujours pas de place dans les bus - nouvelle journée de stop.
Nous attendons le lever du jour (de nouveau) et sortons de la ville de Carlos Menem pour faire du stop. Peu de trafic, mais finalement, nous faisons la causette avec un sympathique évangéliste qui nous emmène jusqu'à Catamarca, à 150 km de là. Toujours pas de bus pour pouvoir faire toute la route de jour.

 

Le défilé des voitures commence alors : un ancien militaire, cycliste du dimanche (70 km) ; Alberto, fou du volant, du dulce de leche et de vacances au Brésil (200 km) ; des gitans pour un raté de 10 km ; Luis, notre super guide qui s'arrête pour nous à tous les jolis points de vue pour une pause photo et qui nous invite à partager un maté à l'arrivée à Tafi del Valle (100 km). Et de là, incroyable ! Nous trouvons un bus pour Amaicha del Valle (60 km) qui part dans la demi-heure suivante. Ouf...
Ce périple nous a offert des paysages vraiment variés : plaines plantées de vignes, montagnes rocheuses, plaines aux cultures de maïs, tabac, cannes à sucre avec vue sur les sommets enneigés à 5000 mètres d'altitude, puis montagnes de forêts tropicales, suivies de collines de pâturages et enfin de champs de cactus.
A Amaicha, nous sommes accueillies par Pedro, le vieux poète du village qui tient une sympathique auberge offrant aussi le couvert. Nous y mangeons quelques grillades et y dégustons aussi notre première nuit entière depuis 3 jours dans un lit.

20 avril : Ruines de Quilmes et route vers Salta

Nous débutons la journée de bonne heure par la visite du musée surréaliste Pachamama qui retrace la vie et les coutumes des indiens Quilmes. C'est un très grand musée pour un si petit village. Il est agréable à visiter avec ses sculptures géantes en plein air et ses salles explicatives (avec l'aide du guide). N'ayant pas observé de véritables pièces originales, nous nous mettons en route pour le site de Quilmes et son musée (40 Km). Ce sont des ruines indiennes au pied d'une montagne. On peut y observer les restes de maisons à moitié enterrées, rondes ou carrées qui ressemblent à un grand labyrinthe. La vue du sommet sur la vallée et sur cette cité est impressionnante.

Nous profitons de la visite pour rencontrer deux argentins en voiture qui partent justement pour Salta ! La route est surprenante avec ses monts rouges qui se détachent des montagnes environnantes. Ce paysage si différent des précédents et si proche de celui du Colorado nous laisse bouche bée. La route est sinueuse et ses couleurs chatoyantes. Ce stop là est presque du luxe : une voiture confortable, un café de départ, une pause déjeuner à une station service... Nos chauffeurs du jour pourraient être nos parents. Ils sont super sympas et nous content avec enthousiasme leur pays.
Le voyage (250 km) passe très vite : nous sommes à Salta à 16h30. C'est le terme de ces 67 heures de voyage et 1860 km... Ouf ! Nous trouvons rapidement une auberge et recherchons l'école que nous allons visiter pour la fin de semaine. 17h30 : l'école est trouvée, la directrice convaincue et la maîtresse nous attend pour le lendemain. Nous partons à la découverte de la ville pour une courte durée, car à peine avons nous passé la place centrale, nous sommes stoppées dans notre élan par le musée d'archéologie (gratuit le mercredi !) et son exposition sur les anciens peuples de haute montagne.
Inauguré en novembre dernier, le musée est très beau, moderne et bien conçu : un dessin animé pour les petits (et les moins petites) à l'entrée, des salles spacieuses et bien agencées pour l'exposition et une bibliothèque où une personnes détaille et explique encore plus les caractéristiques de la culture andine. Toutes ces nouvelles informations nous ravissent : nous sommes de nouveau en route pour la découverte de grandes civilisations.

21 avril : découverte de Salta et de l'école

Après une matinée de "rangement de printemps", et une bonne grillade, nous partons à l'école. Nous rencontrons les enfants qui n'ont pas eu classe depuis leur rentrée (mois de mars dernier) pour cause de grève des professeurs dans la région. Nous partageons quelques heures et apprenons les légendes de la région. La maîtresse est très bavarde et nous raconte en détails la vie dans cette école. Vous pourrez retrouver ces explications dans la rubrique école.

Le reste de l'après-midi sera occupé à organiser notre week-end dans les nuages à la poursuite du train. Nous visitons la ville, ses églises, sa place, ses arcades, son marché et rues piétonnes et revenons à l'auberge chargées de courses. Nous préparons un petit dîner qui étonnera tout le monde ici, du boucher aux voisins de table de l'auberge : un carpaccio de boeuf. Tout simplement un régal avec sa viande si fondante et ses herbes de sauge, accompagné de petites tomates et d'un fromage aux allures de mozzarella...

22 avril : Salta, suite et fin

Pour bien commencer la journée, nous allons visiter le musée d'anthropologie de la ville, qui nous permet de mieux connaître les modes de vie des communautés qui vivaient sur ces terres avant l'arrivée des espagnols. Les urnes funéraires et le sacrifice des jeunes enfants nous impressionnent beaucoup.
Puis nous enchaînons par les 1070 marches qui mènent au sommet de la colline qui surplombe Salta. De là, la vue sur la région n'est pas mal du tout ! On peut admirer la ville et ses rues à angle droit, les plaines autour et les montagnes (certaines enneigées) à l'arrière plan. Nous redescendons par la route et rentrons régler tout le nécessaire (argent, poste, linge...) avant de partir dimanche en Bolivie.


La ville et le musée

La classe et les filles avec Hélène

Pour l'après-midi, nous retournons à l'école. Aujourd'hui, nous parlons de l'école en France et essayons de mieux comprendre la vie des enfants qui nous accueillent dans leur classe. Ils nous parlent des derniers films qu'ils ont vus (Bob l'éponge !), de ce qu'ils font à l'école et à la maison. Nous poursuivons en répondant à toutes leurs questions sur l'école, les jeux, les fruits... Puis nous donnons un petit "cours" de français. Pour terminer, ils nous demandent de voir toutes les cartes faîtes par les enfants français. Nous obéissons ! Ils ont l'air plutôt contents !
Nous terminons par la rituelle photo de classe et un passage par le bureau de la directrice avec qui nous discutons encore du voyage et de la région de Salta.

Une nouvelle fois, tout s'est bien passé, nous avons été très bien accueillies et sommes râvies.

Nous passons l'après-midi à travailler à l'auberge puis allons passer une bonne soirée au théâtre. Après notre raté de Santiago, nous assistons à la pièce "Que le cumple feliz" (Passes un bon anniversaire), un spectacle où entrent en scène une mère et sa fille imaginaire. La pièce aborde le sujet de l'avortement et du deuil psychologique auquel doit parvenir une femme. La jeune actrice faisait ses débuts sur les planches, appuyée par une actrice très touchante dans le rôle de la mère. C'est notre première pièce de théâtre en espagnol et nous passons un très agréable moment, même sans les sous-titres !!!

 

23 avril : La route des nuages et les salines

Au programme du jour, passer de 2000 à 4000 mètres d'altitude, puis redescendre, à travers des paysages de montagnes colorées. Nous partons tôt en 4x4 (avec une argentine et un japonais) pour suivre la route du train des nuages. Nous sommes en voiture, mais nous suivons le train touristique. La construction de la voie de chemin de fer a tué beaucoup d'hommes (boliviens, argentins et paraguayens) lors de ce travail difficile entre 3000 et 4000 d'altitude. Des cimetières honorent leur mémoire.


La chaîne de montagne à passer et le train sur le pont

La vallée et le sommet...

Nous suivons la route sinueuse qui longe la voie ferrée, au milieu de paysages magnifiques : vallées entourées de montagnes aux flancs rouges, verts, gris, marrons, violets. A basse altitude (2000 mètres), les vallées fertiles verdoyantes contrastent avec les flancs de montagnes rocheuses, parsemés de cactus.
Nous perdons le train en route et visitons un petit village et ses maisons en adobe, animé par quelques lamas où nous sont proposés empanadas et cafés.
Nous poursuivons notre route vers les sommets et atteignons la barre des 4070 mètres, pas peu fières de respirer à cette altitude ! Il fait froid et le vent souffle fort. La végétation n'est plus la même à cette hauteur... Ni cactus, ni grands arbres, plus que broussailles et petits arbustes.

Après une heure de route, nous atteignons le village minier de San Juan de los Cobres. Perché à 3800 mètres, 7000 personnes y vivent grâce à l'exploitation de ses mines, à l'élevage et au tourisme. Ce petit village poussiéreux renferme tout de même quatre écoles qui accueillent les nombreux enfants que nous croisons dans la rue en ce samedi. Le seul bâtiment en bon état du village est l'église. Des vieilles femmes vendent des vêtements en poil de lama et les enfants proposent des petites maisons en sel. Nous ne nous sentons pas très à l'aise dans cette ambiance et déjeunons un peu à l'écart de ces activités trop touristiques. Muriel ne supporte pas bien l'altitude mais parvient à reprendre des couleurs rapidement !

Le village de San Juan de los Cobres et ses vendeuses

L'Altiplano et les ruines d'un village en adobe
La route continue vers l'Altiplano, ce plateau infini à 4000 mètres d'altitude. Le paysage est incroyable avec cette étendue entourée de monts culminant à plus de 5000 mètres. Tout est tellement plat et désolé... C'est en croisant les ruines d'un ancien village Indien que nous réalisons que cette région est habitable. Nous apercevons des maisons en adobe, parsemées ici et là, entre un groupe de lamas et un autre de vigognes. Nous nous arrêtons un moment pour voir de plus près ces constructions et constatons qu'elles sont peu différentes de celles que nous avons vues dans le village précédent.
Puis au détour d'une porte, nous apercevons le désert de sel en fond... Une étendue blanche envahit l'espace et nous posons pour la toute toute première fois un pied sur cette banquise de... sel ! La sensation est étrange, le sol salé est dur. Ce désert en plein milieu de l'altiplano et dans de telles hauteurs nous laisse songeuses. Nous découvrons le processus de récolte du sel avec notre guide. Cette région était auparavant un lac salé qui petit à petit s'est asséché. Le sel est alors resté à la surface et l'on trouve encore de l'eau sous cette épaisse couche. A certains endroits (à éviter en voiture), on creuse afin d'atteindre l'eau et on recueille un sel souple et fin.

Les grandes salines et la récolte du sel

Roulades salées et terre craquelée
Quelques roulades dans le sel plus tard, nous repartons et nous apprêtons à redescendre la montagne pour regagner des hauteurs plus confortables. La terre proche des salines semble curieusement sèche et craquelée. Une photo s'imposant devant ces splendeurs, Hélène descend rapidement de la voiture et constate "en vivo" que le sol n'était pas si sec que cela !!! Roulades rimant avec glissades, le contrat est rempli, la descente arrive...
Nous quittons l'altiplano et ses troupeaux d'animaux sauvages et nous préparons pour la descente. Les virages impressionnants de la montagne nous font dévaler à vive allure les 2000 mètres d'altitude que nous avons gravis le matin même. La vue sur la vallée est superbe avec ses rochers et versants verts à perte de vue. Nous passons quelques maisons et fermes isolées avant d'atteindre le charmant village de Pumamarca. Sur la place centrale se tient un marché animé très coloré. Les montagnes rocheuses qui bordent le village offrent des couleurs surprenantes. Le coucher de soleil sur ces tons roses orangers donne une atmosphère intime et chaleureuse à l'endroit. Après une ballade, nous trouvons une petite auberge dans une des maisons de pierres roses.

Derniers troupeaux de vigognes avant la descente en lacets...

24 avril : route vers la Bolivie

On se lève tôt en ce dimanche matin pour pouvoir admirer le lever de soleil sur la fameuse colline aux 7 couleurs de Pumamarca. On attend un peu puis on part vers le nord.

Première halte à Tilcara, à 30 mn de là, pour visiter les ruines d'un village indien qui était occupé avant la colonisation espagnole. Tout a été reconstruit ce qui nous permet de bien voir les maisons très basses dans lesquelles ils vivaient. Cette ville perchée sur la colline nous permet aussi d'admirer cette vallée qui se faufile entre les montagnes colorées : c'est superbe !


La colline et les ruines


La route et une rue de Pumamarca

Nous retournons dans le centre, faisons un tour du marché où les étales ne sont pas très variées (pomme de terre, fromage, oeufs), puis nous reprenons un bus, direction la frontière bolivienne.
La route est toujours aussi belle, avec ses grandes étendues aux pieds des montagnes rouges, rosées ou vertes, selon le minerai qu'elle renferme. Nous arrivons à 2h40 à la frontière. Après une bonne attente à la douane (certaines personnes ont quelques complications pour obtenir les tampons nécessaires), nous passons en Bolivie. Nous pensons avoir raté le bus de 3h, mais en fait on change d'heure : il n'est que 14h !
En Espanol accueil