La vallée sacrée


 

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26 mai : Arrivée à Cuzco

Il est seulement 4 heures 30 du matin lorsque nous arrivons... Nous finissons notre nuit dans un petit hôtel familial super sympa. Puis nous partons à la découverte de Cuzco. La première visite nous annonce une ville historique et culturelle très riche. L'église Santo Domingo, construite sur les ruines du site Inca fondateur Coricancha "Temple du Soleil" illustre parfaitement l'histoire de la ville et des civilisations qui s'y sont succédées.

 


L'église Santo Domingo, ses portes et murailles incas





Paris

 

 


La foule sur la place des armes et les danseurs des processions
Après avoir admiré le patio intérieur et les imposants murs extérieurs, nous partons à la découverte de la place principale, la place des armes. L'agitation se fait de plus en plus vive à son approche. Et là, nous nous retrouvons prises dans une fête religieuse : le jeudi de l'ascension. 14 chars décorés suivis de leurs danseurs défilent sur la place pour entrer en fin d'après-midi dans la cathédrale qui surplombe la place. Le flot de la foule est impressionnant. Nous trouvons une terrasse en hauteur pour admirer les parades avec un bon café. Nous prenons la route de l'hôtel à travers les ruelles charmantes du centre historique et passons une soirée studieuse.

27 mai : Vallée sacrée

Nous partons de bonne heure pour parcourir dans la journée la route de Cuzco à P'isaq, où sont regroupées d'importantes ruines Incas. La route sinueuse suit les courbes des montagnes et nous dévoile des paysages magnifiques. Après la traversée de plusieurs villages, nous arrivons à P'isaq, charmante bourgade installée au pied de ruines incas. Nous visitons rapidement son marché coloré et ses rues piétonnes et partons pour ses fameuses ruines.


La vallée de P'isaq et son marché

La cité et les terrasses du site de P'isaq
Niché dans les hauteurs montagneuses, le site de P'isaq offre un panorama grandiose de la vallée où serpente l'Urubamba. Nous nous baladons de centres cérémoniels en temples Incas, traversant habitations et terrasses. Les chemins sont escarpés et donnent au lieu un charme supplémentaire. Le site s'étend sur toute la montagne dont le flanc est organisé en terrasses.
Nous prenons un bus pour nous rapprocher des ruines suivantes : Tambo Machay. Ce sont des bains cérémoniels Incas. Les pierres alignées forment plusieurs étages, d'où découle une source d'eau cristalline, suivant les canalisations ingénieusement conçues. Nous déjeunons et prenons à défaut de bain cérémoniel un bain de soleil !
Après cette petite pause, nous enchaînons sur le site voisin, Puca Pucara. Ce petit fort de pierres rosées construit sur une colline domine la vallée. On suppose que c'était un poste de garde et une halte pour les voyageurs.

Les bains de l'inca et le fort Puca Pucara


Muriel et son lama, Hélène et son petit âne !

Nous poursuivons notre route et faisons la rencontre des animaux péruviens. Nous croisons des cochons avec leurs petits porçinets, des vaches en train d'allaiter, des ânes, papillons et oiseaux en tout genre... Malgré toute l'application de Muriel, les lamas ne nous crachent pas dessus... La déception sera bien vite rattrapée par les délires photographiques que toute cette petite troupe digne d'un zoo en plein air nous apporte !
Nous arrivons après cette bonne marche au site clé de Cuzco : Sacsayhuaman. Cuzco a été construit en forme de Puma. Cet ensemble représente la tête de puma et servit de fort et de lieu cérémoniel. Composé de 22 murs en zigzags représentant les dents de Puma et de vastes terrains plats, ce site domine la ville.

La porte principale ainsi que les murs de pierres sont impressionnants. Les plus gros blocs atteignent les 150 tonnes... Ce site imposant a été le théâtre de batailles entre les colons et les Incas.
Ces derniers s'y réfugièrent lors de l'invasion espagnole, mais ne résistèrent pas au deuxième assaut qui les força à s'exiler dans la forteresse d'Ollantaytambo. Nous suivrons leur parcours dès demain.

28 mai : Ollantaytambo

Nous prenons notre bus pour atteindre le village d'Ollantaytambo d'où nous partirons en train vers le Machu Picchu. Construit en pierres et doté de canalisations étroites et régulières, l'ensemble donne une belle illustration de l'urbanisme inca. Les sites qui se dressent sur les montagnes environnantes sont très intéressants. Le visage de Viracocha taillé dans la pierre (de profil, à votre gauche) regarde le site d'en face constitué de terrasses et de centres cérémoniels aux pierres démesurées.


Le visage de Viracocha et la place du village

Les ruelles d'Ollantaytambo et ses ruines en terrasse
Nous passons une bonne partie de l'après-midi entre terrasse de café et montagnes... Cette étape de plus dans la région nous offre des paysages toujours aussi impressionnants et nous permet aussi de visiter de petits villages (moins de 2000 habitants) plein de charme. Ici, la mendicité et la vente agressive de rue sont interdits. Le tourisme n'apporte donc pas les effets négatifs que nous avons pu rencontrer dans d'autres villes.
Nous prenons notre train en fin de soirée et arrivons à Aguas Calientes, au pied du Machu Picchu ! La ville n'est pas vraiment des plus jolies mais bien pratique pour partir visiter LE site Inca si mythique...

29 mai : Machu Picchu

Il est 4h40 du matin, sans réveil, nous sautons dans nos chaussures de rando et partons pour le site sacré du Machu Picchu. 1h30 et 8 km plus tard, nous nous retrouvons au sommet de la montagne, un peu essoufflées, et pouvons pénétrer dans le lieu. Le spectacle ne se fait pas attendre : nous découvrons des ruines superbement restaurées, perchées au milieu des montagnes, au milieu de nullepart, nous semble-t-il.
Après nos premières émotions, nous prenons notre petit déjeuner face à la vallée et au lever du soleil, dont la lumière caresse doucement la cité. Alors que les premiers rayons viennent éclairer les sommets, Hélène ouvre son cadeau d'anniversaire : une plaque de chocolat ! On ne lésine pas aujourd'hui !!


Le petit dej' devant le Machu Picchu et le craquage chocolat !

Les séances photos...
De ce point de vue, nous ne nous lassons pas de prendre des photos avec les effets de lumière qui changent sans cesse. Après une longue séance photos, nous montons encore un peu pour peaufiner les pauses ! Puis, nous partons voir ces ruines de plus près. Nous sommes dimanche alors il n'y a pas trop de touristes et la visite est très agréable sous ce ciel bleu.
Nous admirons les fenêtres trapézoïdales, les terrasses, les lieux d'observation du soleil.
Puis, après quelques efforts d'imagination, nous arrivons à voir condors et pumas dans les montagnes, condor dans les pierres ! Le site s'illumine complètement et les pierres si "inka-ikement" ajustées contrastent avec élégance avec les couleurs des montagnes, de ses pelouses et du ciel si pur...
Après 3 heures de promenade, nous avons fait le tour de ces ruines. Il est temps de prendre un peu plus de hauteur.

Entre fenêtres et ruelles...

La vue de la route et du site depuis l'Huyana Pichu
et la zen'attitude...
Alors nous montons à l'Huayna Pichu, cette fameuse colline qui surplombe les ruines. Même si les jambes commencent à se faire sentir, nous parvenons au sommet. Le panorama est exceptionnel. De là, toute la splendeur du site apparaît. Au milieu de ces sommets, les côtés spirituels et religieux exaltent. Nous déjeunons là et y faisons la sieste. La plénitude est totale.
Nous redescendons rapidement et retournons faire un tour dans les ruines. Nous voyons alors le temple du soleil, les travaux d'irrigation, les bains et les fontaines de plus près. Il est déjà 5 heures, nous entamons notre descente, tout en admirant les nombreuses fleurs qui colorent le site.
Après quelque temps de repos, nous enchaînons par une coupe de cheveux, un apéritif et un bon petit resto ! Nous dînons chez un couple franco-péruvien qui sert une cuisine raffinée originale. L'accueil, le service impéccable tellement agréable, le poulet et sa sauce vin rouge - gingembre, les fleurs pour les 24 ans d'Hélène, la bouteille de vin rouge, la bougie sur le gâteau et la bonne humeur générale ne gâchent rien à la soirée !


Nous rentrons finalement dans notre auberge, où Hélène déballe son cadeau final, plus que ravie. Exténuées, nous ne résistons pas longtemps aux bras de Morphée !

Nous venons de vivre la dernière grande journée du voyage, avec ce site extraordinaire et un déroulement sans fausse note. Hélène se souviendra longtemps de "ses 24 ans au Machu Picchu"...

30 mai : Repos !

Après les quelques efforts d'hier, nous faisons une grasse matinée... A quand remonte la dernière? On ne se souvient plus ! Déjeuner dans la chambre puis nous allons nous dégourdir les jambes. En fait, nous retournons chez nos hôtes de la veille et y passons l'après-midi à bouquiner des livres sur les Incas et le Machu Picchu. Notes prises, nous pouvons maintenant rédiger les nombreuses fiches sur l'histoire inca et les sites de la région.

31 mai : route de Aguas Calientes à Cusco

Nous prenons le train à 5h45 du matin pour retourner à Ollantaytambo. Nous en profitons pour retourner sur ce site spectaculaire où, la lumière ayant changé, nous permet de prendre de meilleurs photos. Un petit déjeuner au soleil plus tard, nous suivons la route de Cusco. Nous nous arrêtons dans le village de Tarabamba d'où nous entamons l'ascension vers les salines. Comme pour le reste de leurs cultures, les Incas exploitaient le sel sur des terrasses en détournant les eaux salées d'une rivière. Cette composition est magnifique et offre un paysage certainement unique au monde.


Les salines après notre petit déj'

Les laboratoires incas de Moray et les enfants sur le retour
Après cette bonne petite montée (il faut croire qu'on aime ça !), quelques minutes à cheval, nous sautons dans un camion qui va livrer la production de sel au village voisin. Nous sommes alors à Maras, un petit village qui nous offre le couvert pour le déjeuner. La suite du programme est toujours agricole : le site de Moray. Ce sont en fait des terrasses concentriques. Elles ont été construites par les Incas qui s'en servaient de laboratoire agricole. Ils ont ainsi pu sélectionner les espèces plus résistantes et développer une agriculture en altitude. Pas mal ! C'est assez impressionnant de voir tout cela. Nous redescendons à pied vers le village en emprunter la route des enfants. Ils rentrent tous de l'école et nous disent fièrement les quelques mots d'anglais qu'ils connaissent. Ils ont l'air bien surpris quand on leur dit que dans notre pays on ne parle pas anglais...
Grâce aux policiers qui nous emmènent en voiture jusqu'à la route principale, nous attrapons le bus pour Chinchero. Ce village aux fondations et terrasses incas attire les touristes en nombre grâce à son église recouverte de fresques. Le plafond est aussi remarquable, en bois peint. C'est très beau mais il est interdit de prendre des photos (et on vous surveille...).
Le village est tout petit mais très touristique ce qui n'est pas vraiment agréable. Alors nous admirons le coucher de soleil sur les monts enneigés à l'horizon et rentrons à Cusco. Nous y sommes accueillies comme des reines dans notre super auberge "La casa de la abuela". Comme son nom l'indique, c'est comme chez votre grand-mère : grand sourire à l'arrivée, lits faits, affaires dans la chambre et thé chaud ! Rien à redire et ça fait du bien car on se sent vraiment fatiguées.

La place du marché et les ruines de Chinchero

1er Juin : Cuzco, entre école et musée

Nous partons à la recherche de notre dernière école... Nous choisissons de nous éloigner du centre ville pour trouver une école plus représentative de la population péruvienne. Après une demie heure de marche, nous trouvons enfin notre bonheur et rencontrons les enseignants en pleine réunion d'école ! Nous leur présentons le projet et convenons avec un maître de commencer le lendemain matin.
Nous rentrons par le marché pour acheter le poisson local pour dîner et déjeunons dans un cevicheria sympa.


La place des armes de Cuzco et un masque du musée Inka
L'après-midi sera dédiée à une petite balade dans le centre et au musée Inka de la ville. Le musée est bien fait et nous apprend beaucoup sur l'histoire pré-inca, inca mais aussi des peuples qui vivent encore en communauté dans l'Amazonie.
Le soleil disparaît progressivement et la fraîcheur tombe sur la ville... Nous dégustons un yaourt nature dans un café bio (repéré depuis la semaine dernière !) et rentrons pour travailler.
2 juin : école et boulot !  
Nous prenons la route de l'école et arrivons à 8h30 dans notre classe. Nous installons notre matériel avec une nostalgie naissante... La dernière présentation de des-clic est en train de sonner ! Nous fixons la carte d'Europe et les enfants localisent les pays grâce aux cartes à jouer. L'échange est vraiment agréable et nous discutons ensemble pendant ces deux heures.
Nous rentrons à l'auberge et nous mettons à travailler... Il faut rédiger tout ce que nous avons appris sur les Incas depuis ces derniers jours...
Et puis, il y a Roland Garros pour détendre entre deux fiches !!! hein mu?! Eh ! Pas mal cet espagnol...

3 juin : école et ... boulot !

En ce vendredi matin, nous partons à l'école pour la dernière fois de ce côté-ci de l'Atlantique. Nous passons notre matinée à essayer de faire dessiner les enfants, pas évident ! Puis nous les assaillons de questions en nous basant sur les listes du forum... Nous apprenons qu'ils ont cours de communication et qu'ils adorent !
Après ces 2 jours passés ici, nous devons partir... Ca nous fait tout drôle de nous dire que c'était la dernière école. Ca commence vraiment à sentir la fin.

Après avoir admiré les défilés colorés des rues, nous rentrons à l'auberge et avançons encore un peu le site. Nous profitons d'être à Cusco pour acheter nos derniers souvenirs du Pérou, manger de la bonne truite grillée et mettre en ligne le site. Mais le temps court et nous avons notre bus à 22 heures pour... la Bolivie.

4 juin : le jour le plus long

Nouveau challenge : aller de Cusco à La Paz alors que la Bolivie est en révolution et que toutes les routes sont bloquées par des boliviens en colère... Tous les journaux indiquent qu'il est impossible de circuler... Et pourtant nous avons un avion dimanche à 14h, il n'est pas question de le manquer...

Pour commencer, nous allons tranquilement à la station de bus de Cusco pour prendre notre bus qui doit nous mener à Tiwanaku en Bolivie. Mais quand nous arrivons à la station, notre bus n'existe pas. Ca commence bien ! Bon, nous en prenons un autre pour Puno (notre ville préférée où nous avons été volée dans notre chambre...). Arrivée à 5h30, on nous promet un bus pour la frontière qui ne viendra jamais. Mais nous trouvons tout de même un petit bus pour la frontière. Ouf !


Les barrages de pierre à La Paz, comme sur toute la route

Muriel et ses 27 kg... vive les régimes !
De là, on se rend vite compte que les bruits de moteurs ne sont pas bien dérangeants aujourd'hui. On est en Bolivie et c'est la grève générale : personne ne circule ! Il nous reste tout de même 110 km à faire et nos sacs pèsent plus de 25 kg...
Alors que tout le monde attend gentillement un éventuel bus (depuis 2 jours), nous arrivons à motiver un taxi pour faire 55 km. Alors, en slalomant entre les pierres, nous atteignons la campagne ! Des paysans bloquent fermement la route et il est hors de question de passer. Il nous reste à marcher et les 55 km restant nous semblent bien longs tout à coup ! Puis nous nous rendons vite compte que nous sommes à 4 000 mètres d'altitude, satannée altitude qui nous fatigue vite. Mais nous marchons. Parfois de gentils vélos nous portent nos sacs dans les montées. 4 heures et une quinzaine de kilomètres plus tard, la nuit commence à tomber. Il reste 5 km jusqu'à un village avec hôtel.
Tout à coup, des phares arrivent au loin. Nous sommes sauvées ! Les paysans ont laissé passer les camions. Mais la nuit tombe et les camions décident de passer la nuit exactement là où nous sommes. Il est trop dangereux de circuler de nuit, disent-ils...
Dans la seconde qui suit 2 phares arrivent de l'autre côté : miracle ! C'est un taxi opportuniste qui est venu faire fortune ici. Ce n'est pas pour nous déplaire. Alors nous montons avec 5 autres personnes et expérimentons la vie de sardines (bien serrées dans leur boîte !). Par une vieille route en terre, nous prenons la direction de La Paz à une quarantaine de kilomètres de là. LE début se passe bien, mais il faut rouler tous feux éteints pour ne pas se faire repérer des paysans. Ils n'autorisent pas la circulation. Après quelques km, nous tombons sur un barrage : que faîtes-vous ici? D'où venez-vous? Que transportez-vous? Ils n'ont pas vraiment l'air de plaisanter, mais notre chauffeur, fin négociateur, le passe comme les 3 suivants.


D'autres barrages sur le périphérique de La Paz


Nos sacs sur le taxi-vélo

Plus nous approchons de La Paz, plus les barrages sont difficiles à passer. Après quelques belles frayeurs, une dizaine de barrages, 35 km et 4h30 de voyage, nous arrivons aux portes de La Paz où nous passons la nuit. Il ne nous reste "que" 5 km pour aller à l'aéroport.
Le lendemain matin, nous partons à pied avec nos sacs toujours aussi lourds et nos dos en compote. Alors que nous marchons avec tout le monde sur l'autoroute (où il n'y a bien sûr aucun véhicule motorisé), un "taxi-vélo" nous propose de nous emmener. Ouf ! Nous arrivons royalement en vélo à l'aéroport le plus haut du monde et pouvons tranquilement attendre notre avion.
Nous nous souviendrons longtemps de notre dernier trajet ! Pour terminer en beauté notre escale dure 3 heures de plus que prévu, mais nous arrivons bel et bien à destination.

On s'était un peu ennuyées pendant ce voyage, il fallait mettre un peu de piment sur la fin !!!

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